La
Révolution Prolétarienne N°743
décembre 2003 Mouvement
ouvrier, islam et laïcité J'ai
été imprudent d'accepter - mais je crois
que Jean Moreau m'a un peu forcé la main - de
plancher sur un sujet aussi vaste et complexe que
mouvement ouvrier et islam avec, pour surcharger la
barque, la laïcité, question
d'actualité s'il en est et traitée,
selon la bonne tradition française, dans la
confusion, le bruit et la fureur. 1. Les
marxistes et la religion Dès 1844,
Karl Marx écrivait dans " La critique de la
philosophie du droit de Hegel ", que la critique de la
religion doit déboucher sur la critique de la
société et de la politique, et celle-ci
à son tour conduit à la lutte
révolutionnaire pour l'émancipation
totale de l'homme. La
détresse religieuse est pour une part,
l'expression de la détresse réelle et,
pour une autre, la protestation contre la
détresse réelle. La religion est le
soupir de la créature opprimée,
l'âme d'un monde sans coeur, comme elle est
l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit
est exclu. Elle est l'opium du peuple. L'abolition de
la religion en tant que bonheur illusoire du peuple
est l'exigence que formule son bonheur réel.
Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation,
c'est exiger qu'il renonce à une situation qui
a besoin d'illusions. La critique de la religion est
donc en germe la critique de cette vallée de
larmes dont la religion est l'auréole.
" Dans la II
Internationale fondée à Londres en 1864,
les courants les plus divers cohabitaient :
syndicalistes, anarchistes, marxistes et socialistes
utopiques. Il existait des divergences sur la
définition du socialisme, l'organisation
politique, le syndicalisme ou l'Etat ouvrier. Il
existait cependant un consensus sur quelques
idées fortes, à savoir que : - le
développement des forces productives allait
entraîner, de façon quasi
mécanique, un progrès de la condition
humaine ; - le but de
l'internationale est de supprimer l'exploitation de
l'homme par l'homme et, à la finale, permettre
à chacun de satisfaire tous ses besoins, dans
une société où l'argent et l'Etat
auraient disparu. Plusieurs postulats étaient
posés : les prolétaires n'ont pas de
patrie, l'internationale sera le genre humain et le
bonheur est sur terre. Pour atteindre
ces objectifs, le combat devait être mené
contre le capitalisme et son Etat et contre les
idéologies de la classe dominante qui visaient
à maintenir les peuples dans la soumission.
Parmi elles, la plus élaborée et la plus
pernicieuse : la religion. La 1er
Internationale qui ne comprenait que quelques sections
en Europe, connaîtra après un
développement paisible, un grand essor
après 1867. Mais après
l'écrasement de la Commune de Paris. le Conseil
général transfert le siège de
Londres à New York puis prononce sa dissolution
en 1876. Mais l'un de ses acquis les plus importants
est que " le prolétariat ne peut agir comme
classe qu'en se constituant lui-même en parti
politique distinct, opposé à tous les
anciens partis formés par les classes
possédantes " et que pour se réaliser
pleinement, l'homme doit se libérer de
l'oppression spirituelle que constitue la
religion. 1880 marque le
début d'une phase nouvelle dans l'histoire du
mouvement international. Elle est le fait d'un
vigoureux développement des forces productives
dans le cadre de nations constituées
(Allemagne, Italie), de la formation de syndicats et
de partis ouvriers, de bourses de travail, etc. C'est
dans ce contexte qu'en 1891. la II, internationale est
proclamée. Pour l'IC. le
primat étant la classe sociale la colonisation
est considérée comme un processus
contradictoire, car si la destruction brutale des
sociétés sous-développées
est condamnable, l'introduction du mode de production
capitaliste dans ces pays va supprimer les bases
matérielles et sociales qui reproduisaient
l'arriération. Dans le même temps, elle
crée les conditions pour la formation d'une
classe révolutionnaire qui, en supprimant le
capitalisme, émancipera les populations de la
religion. Dans leurs écrits sur l'Inde, la
Perse, l'Egypte ou l'Algérie1, on trouve
très peu de notes sur l'islam, parce qu'il est
considéré comme la représentation
fantastique des sociétés fondées
sur un mode de production archaïque,
générant 1e despotisme
oriental2. D'une
manière plus large, l'IC. mène, mais
sans y consacrer une grande énergie, une lutte
contre la religion, en considérant que la
question sera réglée avec la suppression
du capitalisme. 2. Le
gouvernement soviétique et les Musulmans de
Russie La IIIe I.C. a
été fondée dans un contexte
marqué par la grande guerre,
particulièrement destructrice, l'effondrement
de la IIème I.C., par le fait du ralliement des
dirigeants des partis ouvriers et des syndicats
à leur bourgeoisie et enfin, par l'effondrement
des empires d'Allemagne. d'Autriche-Hongrie et de
Russie. Le fait que la révolution d'octobre se
soit produite en Russie et que la IIIème I.C.
ait été fondée à Moscou a
posé des problèmes nouveaux. La Russie
est en effet un pays immense avec des
nationalités multiples, de l'Asie au Caucase.
Elle sortait de la guerre non seulement
épuisée mais aussi confrontée
à une guerre civile soutenue par les pays
impérialistes. Les bolcheviks ont réagi
avec la militarisation de l'économie et de la
société la création de
l'armée rouge dirigée par Trotski et une
politique nouvelle envers les peuples musulmans de
Russie. Depuis la fin du
XIXème siècle. le nationalisme musulman
se manifesta d'abord dans le pays tatar puis se
répandit dans le Caucase et en Asie centrale.
La défaite de la Russie contre le Japon en 1905
donna une impulsion à la revendication
nationaliste des peuples subjugués de l'empire.
Des groupements politiques apparurent en pays tatar,
en Azerbaïdjan, en Crimée, dans les
steppes kazakhes et en Asie centrale. En 1918. dans le
cadre de la décomposition de la Russie
tsariste, plusieurs républiques apparurent,
surtout dans le Caucase. et proclamèrent leur
indépendance. Mais, à cette date, le
Caucase est l'enjeu d'une confrontation entre les
Alliés (France. Grande-Bretagne. Grèce,
Italie), les Turcs et les soviétiques. Pour
consolider le pouvoir soviétique, Lénine
crée alors le Commissariat central aux Affaires
Musulmanes, chargé de répandre la
propagande communiste parmi les masses
musulmanes. Le Commissariat
Musulman s'intéressait à tous les
aspects de la vie des Musulmans de Russie. Il
comprenait les sections Travail, Agriculture.
Industrie, Education, Presse, Finances, Justice,
Armée, Propagande internationale et cinq
sections géographiques : Bachkirie. Caucase,
Crimée, Turkestan, Kirghizie (Kazakhstan). En
été 1918, on comptait des filiales dans
26 villes principales de la Russie. Ces divers
organismes, indépendants des soviets locaux,
n'étaient contrôlés que par le
Commissariat central musulman. En juin 1918, la
première conférence des communistes
musulmans décida la fondation du " Parti russe
des communistes (bolcheviks) musulmans ". Elle adopta
les statuts du PC russe mais elle restait autonome
avec un Comité central et des comités
locaux fonctionnant comme des nouveaux partis
communistes musulmans en formation3. Pendant la
guerre civile, les régiments musulmans
combattirent dans les rangs de l'Armée rouge et
c'est dans ce contexte qu'en 1920. des
républiques soviétiques furent
proclamées en Azerbaïdjan. en
Arménie et en Géorgie puis en Asie
centrale. C'est en 1922 qu'est proclamée
l'Union des républiques socialistes
soviétiques et après le 1er
Congrès des soviets de Transcaucasie, le 1er
Congrès des soviets de toutes les
républiques soviétiques réuni
à Moscou adopte un texte proclamant "
l'égalité totale des peuples au sein
d'une union librement consentie, le droit des
républiques à la sécession comme
la possibilité d'adhésion des nouvelles
républiques socialistes soviétiques ".
Avec ce document, l'URSS fut proclamée, le 30
décembre 1922. Communistes et
Musulmans : quelles relations ? Les Musulmans
ont adhéré à l'I.C. pour trois
raisons principales : 1. Les
thèses de Lénine sur la question
nationale. 2. Les mesures
prises par le gouvernement soviétique :
l'abrogation de toutes les mesures répressives
du régime tsariste, la nationalisation des
banques, des usines et des grands domaines, avec des
soviets comme centres de pouvoir. 3. L'alliance
entre Mustapha Kemal et la Russie soviétique et
la politique menée par Kemal lui-même:
l'abrogation du Califat, la suppression des fonctions
sociales et culturelles des mollahs, une politique
laïque radicale contre l'islam, rendu responsable
des malheurs de l'empire ottoman, enfin une
série de mesures dans le domaine
législatif, judiciaire, et vestimentaire. Cette
politique de Kemal a favorisé l'adhésion
des Musulmans à la politique des bolcheviks,
même si par la suite, le parti communiste sera
interdit en Turquie. D'autres
facteurs ont joué : la question nationale, la
question sociale, l'égalité entre tous
les peuples de Russie, de larges pouvoirs
accordés aux soviets, le respect des langues et
des traditions culturelles nationales ou
régionales. Mais il serait naïf de croire
que tous les musulmans soient devenus d'un coup des
bolcheviks. Il suffit de se référer au
programme du communisme national musulman dont Sultan
Galiev. un Tatar de la Volga, nationaliste radical
puis membre du PCR(b). Pour lui : * les nations
musulmanes doivent se construire comme des " nations
prolétariennes ". A l'intérieur de ces
nations, la libération nationale a la
priorité sur la révolution
sociale. * la lutte
contre la propagande religieuse est indispensable mais
l'Islam représente un grand héritage
culturel. II doit être désacralisé
mais ses valeurs morales, sociales et politiques
doivent être préservées. La force
du clergé est d'être solidement
implanté dans la société et de la
diriger. Le mollah était en effet à la
fois le prêtre (chargé d'accomplir les
rites religieux), l'instituteur (chaque mollah avait
auprès de sa mosquée, une école
religieuse, mekteb, ou medresseh ), l'administrateur
(chargé de régler les successions,
d'enregistrer les actes d'état civil, etc., le
juge (connaissant des affaires du mariage, de divorce
et de succession) et parfois même le
médecin. En outre le clergé musulman
était électif, ce qui le plaçait
dans une situation meilleure que le clergé
russe. La campagne
antireligieuse doit donc être réduite
à la lutte contre les éléments
les plus conservateurs du clergé et au
dévoilement des coutumes
désuètes. * les peuples
musulmans constituent une nation unique,
divisée en plusieurs Etats qui devront un jour
se réunifier en un grand Etat musulman: la
république du Touran. * Les musulmans
doivent avoir leur propre parti communiste autonome
avec son comité central élu * l'I.C. doit
abandonner l'Europe et diriger le dynamisme de la
révolution vers l'Orient4. Sultan Galiev
défendra ces positions dans les congrès
du Komintern, au congrès de Bakou des peuples
de l'Orient et au sein du PC russe. Lénine
pensait que le combat contre la religion devait
surtout se mener sur un plan pratique, en supprimant
les bases sociales de sa formation. Trotski avait une
position plus radicale. L'I.C. devait favoriser la
formation des républiques soviétiques et
soutenir les nationalités qui n'avaient ni Etat
ni existence autonome (exemple : les Bachkirs, les
Tatars de la Volga, les Abkhazes et les
Ossètes). Mais il estimait que la question
nationale n'était qu'un mot d'ordre transitoire
dans le combat mondial entre communisme et
capitalisme. II fallait organiser sans tarder partout
où il était possible les paysans et tous
les opprimés dans des partis communistes et de
créer une liaison étroite entre le
prolétariat communiste européen et du
mouvement révolutionnaire des paysans des pays
arriérés. Dans le
même temps, on précise que la
qualification de musulman s'applique à tous les
membres d'une nation qui, avant la révolution,
ont appartenu à l'aire de civilisation
musulmane. On pouvait donc être communiste et
musulman. Mais cette définition restant
ambiguë, on remplaça peuples musulmans par
peuples de l'Orient. A la
différence de Sultan Galiev, l'I.C. va
considérer que la lutte des classes doit
s'intensifier dans les républiques
soviétiques musulmanes et en même temps
que les réformes structurelles sont prises pour
développer l'économie, la lutte doit
être menée contre la religion. 3. La IIIe
I.C. et la lutte contre l'islamisme Dans la presse,
les revues, brochures et livres ainsi que dans la
Grande Encyclopédie soviétique, la
religion islamique est ainsi présentée :
naissance d'une société de classe en
Arabie avec comme conséquence l'apparition
d'une religion, l'Islam. Elle justifie
l'inégalité sociale et économique
en temps qu'instrument au service des classes
exploitantes. La pensée islamique est ainsi
répandue comme un " opium " dans le peuple pour
lui faire accepter sa condition. L'histoire de
l'Islam, des sectes, des écoles de
théologie, des tendances " mystiques "
s'expliquerait par la protestation des masses
laborieuses contre le joug féodal et par
l'effort des classes possédantes pour juguler
ces protestations. Les féodaux triomphent et
s'allient avec les impérialistes
étrangers`. Le gouvernement soviétique
va moderniser l'économie et en même temps
engager la lutte contre l'islam sur plusieurs plans
: * le retrait des
fonctions traditionnelles des mollahs. Dans le domaine
de l'état civil et de la justice (la charia est
remplacée par la justice des tribunaux), la
zakat, impôt de solidarité pour les
pauvres est supprimée ; la fonction sociale est
accomplie par les syndicats et les soviets ; la
polygamie, la répudiation, la dot et les
affaires de succession sont supprimées ; les
écoles coraniques ne délivrent aucun
diplôme et l'émancipation de la femme
s'effectue dans tous les domaines. * l'organisation
de la propagande antireligieuse dans les
écoles, les organisations de jeunes, à
l'armée, etc. Il est montré que l'islam
était soluble dans le communisme
puisqu'à la finale ils étaient d'accord
pour la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme,
l'égalité de tous les peuples, la
suppression de l'Etat et de l'argent, la justice
sociale et les lendemains qui chantent. On ajoutait
que le paradis est sur terre et que la soumission
totale à Dieu est une atteinte à la
liberté et à la dignité de
l'homme. Dans un premier
temps, la lutte contre l'islamisme sera menée
de façon relativement souple et
modérée, en supprimant les fonctions
sociales et juridiques des mollahs, eux-mêmes
fonctionnarisés et confinés à des
tâches strictement religieuses. Puis à
partir de 1928, Staline mènera la lutte contre
le Galievisme et tous les comités locaux
musulmans seront absorbés par les partis
communistes. En devenant bureaucratique, totalitaire
et répressif, le stalinisme va créer les
conditions pour un développement dans la
clandestinité du soufisme et des
confréries. Une partie des
acquis de la révolution d'Octobre ne
disparaîtront pas. comme le système des
coopératives, la laïcité de
l'école et de l'Etat, l'émancipation de
la femme etc. La preuve en sera fournie, quand les
Musulmans seront des combattants valeureux de
l'Armée rouge dans la lutte contre la
Wehrmacht. devant Moscou ou à Stalingrad. Mais
les dégâts commis par Staline laisseront
des traces profondes. Quid de la
laïcité en France ? La question des
rapports entre la religion, et en particulier l'islam
et l'Etat a bien changé. Le " courant
djihadiste ", le noyau dur de l'islamisme radical
s'est structuré au milieu des années 80.
Il s'agissait à l'époque d'un mouvement
afghan, engagé dans la guerre sainte contre les
soviétiques. En 1988, pour mieux structurer
cette entreprise de recrutement de moudjahidins. est
créée al-Qaïda al-Subbah (la base
solide). Désormais le mouvement va se
transformer en un front terroriste mondial et la
doctrine évoluer. L'objectif d'al-Qaïda et
de la multitude des réseaux qui s'y rattachent
s'est élargi, de la lutte contre les Juifs et
les Croisés à un rejet de la
civilisation occidentale qui dénonce, non pas
tant ce qu'elle fait mais ce qu'elle est, les valeurs
qu'elle professe et qu'elle met en pratique'. Le champ
du djihad concerne les Etats-Unis et Israël, mais
aussi l'Europe. le Japon, l'Australie, les pays
musulmans liés à l'Occident (Maroc,
Algérie, Tunisie, Turquie) et de façon
plus large tous les pays où vivent des
infidèles : les Chrétiens aux
Philippines, les Indous, les Chinois en Malaisie et en
Indonésie. Dans ce
contexte, réduire la question de la
laïcité au problème du voile ou aux
modalités de l'application de la loi de 1905,
relève de l'angélisme. Il faut, certes,
appliquer la tolérance zéro sur toutes
les atteintes à la laïcité,
résultat d'un long et violent combat contre le
clergé (la déchristianisation pendant la
Révolution française ne fut pas qu'un
débat d'idées) mais on ne peut en rester
là et s'illusionner sur une réforme de
l'islam qui serait en cours. Pour Mohammed
Ibn-Guadi, islamologue à l'université de
Strasbourg : " Il ne peut y avoir de réforme en
Islam tout simplement parce que la venue de l'islam
est une réforme en elle-même. Que l'on
soit choqué ou non, le fait que des musulmans
puissent déclarer que le Coran passe avant les
lois de la République est parfaitement juste en
islam'. " Lorsqu'on sait que l'islam a revêtu,
dès les origines, une dimension politique et
même militaire, les discours tenus par des
islamologues " modérés " comme Tariq
Ramadan, ne constituent qu'un modus vivendi, un
moratoire, pour se préparer au combat
final. Le silence
assourdissant des syndicats et des partis de gauche
sur cette question est inquiétant, car si le
mouvement ouvrier ne se recompose pas en renouant avec
les traditions révolutionnaires radicales de la
lutte contre le capitalisme et l'obscurantisme
religieux, alors le pire est à
venir. Jacques
SIMON 1. Marxisme et
Algérie. Textes de Marx/Engels
présentés et traduits par
Gallissot/Badia, UGE, 10/18. 1976. 2. Wittfogel
(Karl). Le despotisme oriental. Ed.de Minuit, 1977 ;
Sur les sociétés précapitalistes
: textes choisis de Marx-Engels-Lénine, CERM.
Ed.Sociales, 1978. 3. Bennigsen
(Alexandre)- Lemercier-Quelquejay (Chantal). Les
Musulmans oubliés. L'Islam en Union
soviétique ; Afanasyan (Serge).
L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la
Géorgie. De l'indépendance à
l'instauration du pouvoir soviétique,
1917-1923, L'Harmattan, 1481. 4. Bennigsen
(Alexandre) -Lemercier-Quelquejay (Chantal). Sultan
Galiev. Le père de la révolution
tiers-mondiste, Fayard, 1986. 5.
L.LKilimovitch. L'Islam. son origine et son essence
sociale, Moscou. 1956.(opposition fondamentale de
l'Islam, de la science et du progrès,
caractère antiscientifique du Coran,
caractère inhumain des lois sociales, etc.)
Compte rendu de cet ouvrage par Madame Carrère
d'Encausse dans le n°36 de l'Afrique et l'Asie
(1956, 4° trimestre, pp.73-75). 6. Lewis
(Bernard). L'islam en crise, Gallimard, 2003,
pp.48-52. 7. Mohammed
Ibn-Guadi. L'islam a toujours été
politique ! Le Figaro, 17 juin 2003. Pour Abdelaziz
Rantissi, l'un des dirigeants du Hamas à Gaza :
" Afin de sauver la civilisation occidentale, il faut
à tout prix sortircident de l'obscurantisme de
la démocratie et l'emmener vers les
lumières de l'islam. " (Le courrier
international, n°681, du 20 au
26/11/03)
Je
vais essayer de m'en sortir en étant
simple, bref et en replaçant mon sujet
dans la perspective historique
" Le
fondement de la critique irréligieuse est :
c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la
religion qui fait l'homme. Certes, la religion est
la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a
l'homme qui ne s'est pas encore trouvé
lui-même, ou bien qui s'est
déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est
pas un être abstrait blotti quelque part hors
du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme,
l'Etat, la société. Cet Etat, cette
société produisent la religion,
conscience inversée du monde, parce qu'ils
sont eux-mêmes un monde à l'envers. La
religion est la théorie
générale de ce monde, sa somme
encyclopédique, sa logique sous forme
populaire, son point d'honneur spiritualiste, son
enthousiasme, sa sanction morale, son
complément solennel, sa consolation et sa
justification universelles (...)