Le Quotidien d'Oran juin 1999 Messali Hadj, le messalisme et la crise du MTLD

L’analyse de la crise du MTLD est essentielle pour dégager les racines sociales politiques et idéologiques de la déchirure intervenue au sein du mouvement nationaliste. Elle éclaire aussi l'histoire de l’ALN, celle du FLN/ GPRA (ses actions communes, ses luttes de fractions et ses purges internes,) la crise de l'été 1962 entraînant, après la rupture entre le GPRA et l’Armée des frontières, une implosion du FLN, la désintégration de l'Exécutif provisoire, la confrontation entre l’Armée des frontières et les wilayas de l'intérieur, avant que l’ANP ne sinstalle au pouvoir, après la période transitoire de Ben. Bella.

Messali a vérifié à Paris que le PCF avait ouvert ses portes aux travailleurs coloniaux et qu'il avait mené aussi une lutte énergique contre la guerre du Rif et la Syrie . Il connaît aussi très bien les positions du Komintern sur la question nationale et il sait que des partis communistes musulmans sont membres de la IIIè I.C. Lorsqu'il rompt avec le PCF, ce n'est pas pour se replier sur un nationalisme fondé sur l'arabo-islamisme, mais pour rester fidèle au programme de l'Internationale de Lénine.

 

Le mot d'ordre de Parlement ou d’Assemblée constituante que Messali a conjugué de toutes les façons pendant plus de quarante ans, concentre tout le programme démocratique (les libertés et droits démocratiques, l'émancipation de la femme, l’indépendance des syndicats, la laïcité, c'est-à-dire /la séparation du religieux du politique.

 

En septembre 1951, Messali fait un voyage en Orient où il rencontre tous les dirigeants arabes et surtout Abd El-Krim avec qui il prépare, dans le secret, une insurrection générale de l’Afrique du Nord. De retour en France, Messali s’ installe à Chantilly. Il prépare avec la plupart des dirigeants de la Ligue arabe, la session de l'ONU et il demande à Aït Ahmed de rédiger un rapport pour reconstruire l’OS sur des positions différentes de celles de Zeddine, c'est-à-dire une structure spécialisée sous la direction du parti.

 

En précipitant l’action, le CRUA, chapeauté par Nasser (l’Appel du FLN a été diffusé par la radio du Caire, à l’aube du 1er novembre et il existe des dizaines de faits qui établissent que le rôle de Nasser fut déterminant dans le choix de la date) a permis à l’appareil colonial de réprimer les seuls messalistes.

Mais, le 2, des centaines de militants qui avaient échappé à la répression ou venus de France créent des cellules urbaines ou s’engagent dans la construction de l’ALN.