Le Lien N°
38 janvier 2000 Algérie
vers une nouvelle période
douloureuse Jacques
SIMON [
] Depuis l'ouverture
de la campagne présidentielle en février,
Bouteflika critiqué sévèrement le
régime en place et développé les
grandes lignes d'un programme de démocratisation
des institutions de réformes et de
développement de l'Algérie. [
] Si la situation
générale semble bloquée et si la
période qui s'ouvre est pleine de dangers, on ne
peut ignorer les changements intervenus. 1. Les discours de
Bouteflika dans les médias algériens et
français, ses entretiens avec le pape et les
grands de ce monde ainsi que sa participation à de
nombreuses conférences, ont modifié l'image
de l'Algérie et donné à son
président, une stature de chef d'Etat et
d'interlocuteur écouté, ce qui n'est pas
négligeable dans le jeu des relations
internationales. 2. Les discours de
Bouteflika sur la langue française, la refonte de
l'Etat, les premières mesures prises contre la
corruption, la redéfinition de l'identité
nationale, la volonté exprimée de
réconcilier les Algériens entre eux et avec
leur histoire, ont marqué la population et,
même si les résultats sont limités,
une rupture avec toute la période
antérieure a été
amorcée. 3. L'insertion plus
étroite de l'Algérie dans l'espace
méditerranéen, non seulement avec les pays
arabes mais aussi avec la Turquie et Israël, est
d'une grande importance tant sur le plan diplomatique,
économique et militaire que sur le plan
technologique et culturel. 4. Plus important
est le renouveau des relations entre l'Algérie et
la France, après une décade de malentendus.
D'autant qu'il est marqué par une volonté
réciproque des deux partis de tourner la page de
la période coloniale. Plusieurs faits sont
notables : -la
participation de plus de 100 sociétés
françaises à la Foire internationale
d'Alger, avec l'intention des opérateurs
français de contribuer à dynamiser
les investissements en Algérie, en
particulier dans les secteurs déficients :
les infrastructures, le réseau routier et
ferroviaire, l'hydraulique, l'aménagement du
territoire, l'agriculture, etc. -l'établissement
d'accords de coopération et de partenariat
entre les grandes villes d'Algérie et de
France. Parlant des relations établies entre
Marseille et Alger, le ministre gouverneur du Grand
Alger, Cherif Rahmani dira en accueillant la
délégation marseillaise : " Les
relations entre Marseille et notre ville doivent
s'imposer comme étant le baromètre
des relations franco-algériennes.
" Au total, si la
situation algérienne est soucieuse, Bouteflika
dispose, si l'on se réfère à ses
intentions exprimées publiquement, des moyens pour
éviter une nouvelle épreuve sanglante
à son pays. Pour cela, il lui faut s'appuyer sur
les couches populaires et la jeunesse, qui ont soutenu le
référendum, pour fonder de nouvelles
institutions sur les principes de la démocratie.
Une dynamique serait alors créée pour qu'un
gouvernement bénéficiant du soutien
populaire puisse s'attaquer aux problèmes
économiques, sociaux et culturels urgents. Pour
des raisons liées à l'histoire commune des
deux peuples et pour associer l'Algérie à
la construction de l'ensemble
euro-méditerranéen, les autorités
françaises devraient manifester un
intérêt suivi d'une aide significative et
multiforme à un peuple ami, dont les
difficultés présentes sont
grandes. J.S.(15-12-1999)
-le
Salon international du Livre d'Alger qui renoue
avec une tradition interrompue il y a douze
ans,