El Watan 27 octobre 2003

Brillante histoire

Docteur en histoire, président du Centre de recherche et d'études sur l'Algérie contemporaine, Jacques Simon retrace l'histoire de la création de l'Etoile nord- africaine (L'Etoile nord-africaine, éditions L'Harmattan), son évolution, son programme, son inscription d'emblée dans la revendication de l'indépendance de l'Algérie.

Jacques Simon rappelle que "créée par l'immigration ouvrière algérienne, l'Etoile Nord-Africaine est le cas unique et exemplaire d'une organisation révolutionnaire construite au sein même du pays colonisateur et manifestant toujours sa solidarité avec la classe ouvrière et le peuple français ami". Le comité exécutif de la IIIe Internationale charge le PCF en 1926 de créer au sein de l'émigration l'Etoile nord-africaine. "Dans son assemblée générale constitutive, l'Etoile adopte un programme politique qui sépare le programme démocratique réalisable dans le cadre existant et le programme politique réalisable après la victoire du socialisme dans les pays capitalistes. Mais au congrès anti-impérialiste de Bruxelles en 1927, Messali Hadj, le secrétaire général, se prononce pour l'indépendance de l'Algérie, une Assemblée constituante, l'expropriation du colonialisme, la satisfaction des besoins sociaux des populations opprimées d'Algérie, l'unité des trois pays d'Afrique du Nord, la transformation de l'empire en un commonwealth franco-africain." L'Etoile nord-africaine prend son indépendance vis-à-vis du PCF en 1928. En 1936, l'ENA adhère au Front populaire. "Elle participe aux grèves, à la lutte contre l'impérialisme, le fascisme, le racisme et l'antisémitisme, mais elle refuse le Plan Violette." L'ENA est interdite, elle se reconstitue alors sous le sigle de Parti du peuple algérien (PPA). Un livre instructif pour la connaissance du Mouvement national qui a conduit à l'indépendance de l'Algérie, de l'inscription de l'Etoile nord-africaine dans la lutte pour la décolonisation de l'Afrique du Nord pour la connaissance de l'histoire contemporaine de notre pays, tout simplement.

Par N. Bouzeghrane