> L’ASSEMBLEE CONSTITUANTE

dans le mouvement nationaliste algérien

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L’Assemblée Constituante est le mot d’ordre central du nationalisme algérien. Dès 1927, l’Étoile Nord-Africane, portée par le prolétariat algérien émigré en France adoptait un programme qui préconisait l’élection au suffrage universel par tous les habitants de l’Algérie (Musulmans, Européens et Juifs) d’une Assemblée constituante pour fonder une nation algérienne démocratique.

En prenant appui sur les couches exploitées et opprimées du peuple algérien, la Constituante aurait chargé son gouvernement de réaliser tout le programme démocratique, à savoir l’abrogation du régime colonial, la laïcité de l’État, la réforme agraire, l’émancipation de la femme, l’indépendance des syndicats, le développement des forces productives et la satisfaction des besoins économiques, sociaux et politiques des couches populaires.

Avec ce programme, l’Étoile n’a pas inscrit son combat en continuité avec les insurrections d’Abdel Kader ou de Moqrani, mais dans celui des nationalités en Europe. C’est ainsi que l’Étoile a participé à toutes les luttes de la classe ouvrière pour la défense des libertés, contre le colonialisme, l’exploitation capitaliste et le fascisme. Le PPA qui lui succède, fait plébisciter la Constituante au Congrès des AML en mars 1945 et c’est sur cette position que s’effectue la scission de MTLD entre centralistes et messalistes. Pendant la Révolution, le FLN l’emporte sur le MNA qui défendait avec la Constituante une solution démocratique au problème algérien et il édifiera un État fondé sur le parti unique avec l’islam comme religion d’État. Cinquante après, la démonstration est faite que le pouvoir en place n’a réalisé, malgré les revenus de la rente pétrolière, aucun point du programme nationaliste. La Constituante reste donc d’une actualité brûlante.

Jacques Simon est né à Palat (Algérie) en 1933. Lycéen à Tiaret, Mascara et Alger, puis étudiant à Paris (Lettres et Droit). Il participe en 1956 à la création de l'Union Syndicale des Travailleurs Algériens (USTA) qui sera soutenue par la Fédération de l’Éducation Nationale, la gauche socialiste, A. Breton, A. Camus, E. Morin. Jacques Simon a dirigé plusieurs journaux et revues (L’Étincelle, Tribune algérienne, Libre Algérie, Cirta). Docteur en histoire, il préside le Centre de Recherche et d’Étude sur l’Algérie contemporaine (CREAC).

Illustration de couverture : archives privées : Discours de Messali Hadj au manoir de Toutevoie, Gouvieux (1961)