> L'ALGERIEL'abandon sans la défaite (1958-1962)
En mai 1958, quand
de Gaulle arrive au pouvoir par un pronuncianento qu'il a
piloté, il entend redresser la France et la
débarrasser de l'Union française comme du
boulet algérien, pour lui redonner sa Grandeur.
L'État fort installé, de Gaulle reprend le
contrôle de l'armée liée aux
Français d'Algérie, lance le plan de
Constantine et propose "la paix des braves". Le 16 septembre
1959, il se prononce pour l'autodétermination,
qu'il ne cherchera jamais à appliquer. En effet
tandis qu'il charge Challe de gagner la guerre, il
informe le GPRA de sa préférence pour une
Algérie autonome au sein de la Communauté
africaine. Pour la réaliser, il pousse les
Pieds-Noirs à la révolte (semaine des
barricades). Soutenu par la métropole, de Gaulle
rétablit l'ordre. Il renforce ses pouvoirs,
épure l'administration et la hiérarchie
militaire et parle d'une "Algérie
algérienne." En mars 1960, les
conditions existaient pour que le peuple algérien
(Européens et Musulmans) choisisse son destin par
un référendum. L'autodétermination
était acceptée par la grande masse des
Algériens, les chefs de l'ALN intérieure
(Si Salah) et le MNA. Mais de Gaulle
préféra s'entendre avec le GPRA
coupé de l'intérieur et qui avait perdu la
guerre. L'abandon de
l'Algérie annoncé à Melun provoque
la révolte des anciens chefs de l'armée. Le
putsch des généraux réduit, les
négociations reprennent à Évian 1,
à Lugrin, aux Rousses puis à Évian
le 19 mars 1962 où de Gaulle accepte toutes les
conditions du GPRA. Commence alors l'exode massif de
toute la population européenne et des milliers de
harkis. En s'appuyant sur
une importante documentation et le témoignage de
plusieurs acteurs français et algériens,
Jacques Simon s'est efforcé de comprendre les
raisons d'une guerre si longue et si désastreuse,
alors qu'une solution pacifique et démocratique
était possible, dès 1959.